L'homme marchait seul, cherchant l'homme qu'il était avant le commencement du monde.

Charlotte O'Streack



charlotte.ostreack4@gmail.com

LIENS

https://www.de-plume-en-plume.fr/

https://www.loree-des-reves.com/

https://www.atramenta.net/

https://www.monbestseller.com/

https://www.oniris.be/

https://www.secondsexe.com/

 

 

 

 

 

 

FEMMES

 

29 nov 1987

Qui m'aurait dit qu'un jour je pourrais les haïr moi qui les ai tant aimées ?

Mal, sans doute, car on ne sait même pas ce que c'est que de bien aimer; on aime tou­jours trop, ou pas assez, toujours au mauvais moment, rare­ment quand il fau­drait.

On parle toujours trop, et le silence est comme une blessure qui suppure;

Je les ai beaucoup aimées même si certaines m'ont brûlé, m'ont massacré; il en est tou­jours resté quelque chose de doux à mon cœur, sur­tout que la mémoire oublie facilement.

J'en suis à me sou­haiter macho, à comprendre ces indi­vidus qui refu­sent de se poser la moindre question les concernant;

Les réponses ont déjà été données; il faudrait les bâillonner.

Elles nous emmerdent et me rendent fou de lassitude; j'ai pris leur parti, faisant preuve parfois de la pire mau­vaise foi comme si cela pouvait compenser une balance qui avait été si souvent injuste avec elles; mais elles n'en ont jamais assez, elles manipulent, détournent, déforment, nivellent; il ne reste rien après leur passage.

On parle de solida­rité masculine mais ce n'est rien en comparaison des femmes qui se disputent le même homme et ont décidé qu'il ferait ce qu'elles jugent bon pour lui.

Elles sont enne­mies mais complices face à celui que l'on déchire à coup de commentaires sur les autres, de sou­rires sar­casti­ques, de sous-en­tendus perfides, de silences meur­triers, de manœuvres possessives; Tout cela au nom du bien du mâle; mais qu'on le laisse en paix le mâle, il n'a rien demandé à personne; il n'en veut pas de vos bonnes idées pour le rendre heureux, il veut respirer; mais l'on en vient à se demander si le sourire des putains est beaucoup plus mercantile que celui des autres.

L'homme faible qui ne veut pas grandir !! Mais, laissez-le en paix, faible et en­fant si cela lui plait ; rangez vos phrases à l'emporte pièce il ne veut plus rien d'aucune d'entre vous, ni amour, ni affec­tion, ni ten­dresse; vous ne lui devez rien et lui non plus; il a tout payé; il vous laisse le terrain; il admet qu'avec vous il ne peut pas gagner ; cela ne l'intéresse pas; il a cru à un moment qu'il pourrait vous rencon­trer, partager par delà les sexes et les faus­ses idées l'om­bre d'une trace de vérité; mais vos affirma­tions les lui brisent, vos embrassades qui sont de véritables possessions, vos rejets au moment où il crève, vos idées aussi étroites que mesquines, votre maternité qui le bouf­fe jusqu'à sa mort.

Et vous l'aimez? Il a tout essayé, compagne, amie, mère, sœur  toutes fina­lement l'ont renvoyé à ce portrait tout fait qu'el­les brûlent chaque jour; elles ne veulent pas que l'homme change, la position de critique est bien trop con­fortable; comment plaire à cet être qui prend tant de visa­ges et manifeste autant d'exigen­ces contradictoires ?

Comment vivre avec cette per­sonne qui s'invente chaque jour une nouvelle psychologie qui n'a de logique que pour l'instant?

Je ne savais pas qu'un jour j'écrirais ces mots