L'homme marchait seul, cherchant l'homme qu'il était avant le commencement du monde.

Charlotte O'Streack



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CHOISIR

 

 CHOISIR 13 11 88 

Choisir une vie, c'est admettre et vouloir que les au­tres vies, et ceux qui les vivent, nous soient étran­gers et ne nous touchent que d'un ef­fleurement qui ex­cite notre imagi­nation, lors des soi­rées où l'on se donne l'il­lusion de re­garder à côté du chemin tracé.

Choisir c'est fermer les portes, c'est pour­quoi le dé­part est préféra­ble, il laisse tout possible.

On m'a répété à longueur de temps que la vie est un choix; La vie serait donc ce perpétuel renoncement à tout? Je veux tout! Ou, du moins, je veux que tout soit possi­ble, surtout ce que l'on consi­dère comme très improbable pour ne pas dire impossible.

On applique à l'humain les lois de la nature comme s'il ne lui restait que la possibilité de choisir donc d'éli­miner sans arrêt toutes ces choses qui permet­tent de de­meurer en vie.

Cette peur de l'avenir que l'on nous inocule, dès notre plus jeune âge, comme un poison qui entraîne la domes­ti­cité qui permet d'établir ces lois humaines qui endiguent l'esprit.

Cette véritable technique de prévention de l'avenir nous gâche le présent et nous offre, imagina­tion morte, à la manipulation du monde. Nous sommes à la fois victimes et bourreaux de nous-mêmes et des autres dans un perpétuel mouvement qui ne cesse même pas avec la mort à cause des traces que nous laissons les uns sur les autres.